Septembre

Bowen - 7 septembre 2010:

Un nouveau point sur la carte est apparu ce qui signifie que les pédales se sont remises à tourner. Après environ 2 mois passés à la ferme, j'ai plié mes bagages et dit "au revoir" aux courges et aux piments doux. J'étais un peu triste de quitter les amis que je m'étais fait mais heureusement le festival de l'eau qui se déroulait ce week-end à Ayr a permis d'arroser cette séparation. Et puis si j'étais resté plus longtemps, j'aurais passé plus de temps à travailler qu'à voyager ce qui n'est pas terrible pour des vacances. J'ai donc retrouvé les joies et les inconvénients de la vie de nomade, vie qui devrait me conduire à Melbourne d'ici 3 mois environ.

Mais maintenant que j'ai pris ma retraite de fermier, il faut bien que j'explique en quoi consistait mon travail. Pour commencer, voila un aperçu des légumes que l'on ramassait.

 

Piments et courges

 

De gauche à droite, on voit les piments doux "banana" et "bull horn" (que l'on ramasse verts ou rouges) et les courges "butter nut" et "japanese". La technique de ramassage varie entre ces 2 légumes. En effet, après les avoir séparées des plants à l'aide d'un sécateur, les courges sont déposées sur un tapis roulant s'avançant jusqu'au milieu du champ et relié à un tracteur. Sur ce dernier, 2 personnes s'occupent de placer les courges dans des cartons en les triant selon leur taille.

 

Ramassage des courges

 

On peut ainsi ramasser entre 30 et 35 tonnes de courges par jour ce qui engendre des courbatures à la main (si, je vous assure que cela existe) dues à l'utilisation du sécateur pour couper toutes ces courges. Pour les piments doux ce problème n'existe pas puisqu'on les cueille en les arrachant directement du plant et en essayant de ne pas emmener toutes les feuilles avec. Ils sont ensuite déposés dans des seaux (les meilleurs peuvent ramasser jusqu'a 300 seaux par jour) et emmenés à la ferme.

 

Ramassage des piments (desole, elle n'est pas a l'endroit mais ca prend beaucoup de temps de les telecharger et je n'avais pas envie de recommencer. Donc TVE (Tournez Votre Ecran) SVP)

 

Ils sont alors triés par forme et par couleur et rangés dans des cartons qui sont assemblés en palettes (il faut environ 150 seaux pour remplir une palette). Courges et piments doux sont enfin expédiés dans les assiettes mais pas dans la mienne car je déteste les courges et j'ai fini par être dégouté des piments doux à force de sentir l'odeur des piments pourris.

Bien que ce soit fatigant, il faut en plus compter avec les risques du métier. En effet voila le genre de bêtes qui rodent autour de la ferme.

 

Serpent

 

Heureusement je n'étais pas tout seul pour effectuer cette besogne.

 

Les ramasseurs

 

De gauche à droite sur la photo, il y a Paul (irlandais), Anthony (francais), Bobo (hong-kongais), Keith (hong-kongais), Kevin (irlandais), Aaron (canadien) et Nadia (anglaise). Et puis j'ai eu la chance de tomber sur une famille de fermiers très sympathiques.

 

Les fermiers

 

De droite à gauche pour changer, il y a Nadine (la fermière), un cycliste rouquin, Steven (le fils du fermier), Dareena (la femme du fils du fermier) et Lawry (le fermier).

PS: pour ceux qui s'inquiètent de ma santé, je me suis pesé sur la balance à la ferme et il s'avère que j'ai pris 6 Kgs depuis mon départ de France. J'espère que c'est du muscle, cela explique peut-être pourquoi mes cuisses ne rentrent plus dans mon jeans.

 

Rockhampton - 20 septembre 2010:

Je profite de cette journée très pluvieuse (eh oui, ça existe même en Australie) pour donner quelques nouvelles.

La première semaine suivant mon départ de la ferme a été très tranquille. A peine 200 kms parcourus, il faut bien remettre la machine en marche. Mais il faut dire que les 3 jours passés à camper sur l'une des 10 plus belles plages au monde n'ont pas aidé à faire tourner le compteur. En effet, une fois arrivé à Airlie Beach, j'ai embarqué pour Whitehaven beach, une plage située sur l'ile Whitsunday, la plus grande des 74 iles de l'archipel des Whitsunday. Pour la petite histoire, cet archipel a été baptisé ainsi ("dimanche blanc" en français) par le capitaine James Cook qui l'a découvert le dimanche de Pentecôte de l'année 1770. La tradition voulait alors que l'on porte un habit blanc le dimanche de pentecôte. En ce qui me concerne, j'ai débarqué sur l'ile avec mon maillot orange fluo mais j'ai planté ma tente sur le sable blanc et fin de la splendide plage Whitehaven. Si la mer alternant les reflets bleu azur et bleu marine n'avait pas été présente, j'aurais cru marcher sur de la neige tellement la sensation est similaire. Même le bruit des tongs se posant sur le sable donne l'impression que l'on est sur une piste de ski en plein milieu des Alpes. Cette excursion a également été l'occasion de rencontrer un groupe de kayakistes très sympathiques. Ils avaient, eux, prévu de faire le tour des iles en pagayant ce qui devrait leur prendre 7 jours. Comme quoi, à chacun son mode de locomotion et son tour.

Une fois revenu sur terre et le sable vidé des chaussures, je me suis remis à pédaler à un bon rythme. Un petit détour vers l'intérieur des terres afin d'éviter le trafic très chargé de la route longeant la cote m'a rappelé que l'Australie est plate au centre, plate sur la cote Est mais cela ressemble à des montagnes russes entre les deux.

Si la pluie veut bien me laisser tranquille, je vais maintenant essayer de rejoindre Hervey Bay aussi vite que possible afin d'observer les baleines avant qu'elles ne repartent vers des régions plus froides. En attendant, je vais ce soir passer la nuit au sec sous le préau du collège de la ville, le principal ayant eu la gentillesse de me laisser planter la tente dans son établissement.

 

Hervey Bay - 28 septembre 2010:

Objectif atteint! Je suis arrivé à temps à Hervey Bay pour voir baleines à bosses, dauphins et tortues. Bien que, d'après le capitaine du bateau, elles soient peu actives depuis quelques jours, on a quand même eu l'occasion d'approcher de très près quelques uns de ces immenses mammifères. Il est vrai qu'elles n'ont pas beaucoup joué avec nous mais rien que de les voir nager à coté ou sous le bateau est déjà très impressionnant. On a même eu droit à quelques sauts et chants.

 

Baleines a bosses

Saut d'une baleine a bosses

 

En plus la météo était au beau fixe. C'est agréable après une semaine de pluie.

En effet, cette semaine a vraiment été très humide ce qui est assez inhabituelle pour la saison d'après les australiens. J'ai même cru que j'allais me transformer en grenouille à être constamment mouillé. Mais il faut reconnaitre qu'une température de 25 degrés avec une pluie fine sont des conditions parfaites pour cycler. Le seul problème est que le vélo et les sacoches deviennent rapidement sales et qu'il n'est pas possible de profiter d'une douche chaude et d'un chocolat chaud à la fin de la journée.

Cela ne m'a toutefois pas empêché de faire un tour à la distillerie de rhum de Bundaberg. Après avoir longé les champs de cannes à sucres et les avoir vu flamber sur les 1500 derniers kilomètres, après m'être maintes fois fait couper la route par ces immenses trains  qui transportent des tonnes de cette plante, il fallait bien que je découvre quel est son devenir. Et quoi de mieux que la ville de Bundaberg qui produit une grande partie du rhum consommé en Australie.

 

Distillerie de rhum de Bundaberg

 

 

Bien que rapide, la visite était intéressante. Après que la canne à sucre ait été transformée en mélasse, le sucre contenu dans cette substance est transformé en alcool et en CO2 par Saccharomyces cerevisiae. Le taux d'alcool obtenu étant assez faible (8%), il est concentré par des méthodes de distillation afin d'obtenir un taux final de 78%. Il est alors stocké au minimum 2 ans dans des futs en bois et est ensuite coupé avec de l'eau pour atteindre un taux d'alcool de 37% . Du caramel y est ajouté pour lui donner sa couleur brunâtre. Il est enfin mis en bouteille et est consommé. 

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